Du désir d’enfant à la maternité, mettre un petit être au monde peut parfois s’apparenter à des montagnes russes.
Emma, 29 ans, a accouché beaucoup trop tôt de son fils. Neal, 31 ans, et elle sont les heureux parents de Maurice.
« Lorsque Neal et moi avons essayé d’avoir un enfant, nous avons connu 2 fausses couches précoces. Quand j’ai tenu un troisième test de grossesse positif entre mes mains, j’avais donc peur que cela se termine encore mal. J’ai immédiatement annoncé ma grossesse à ma sœur, car elle venait aussi de découvrir, 2 semaines plus tôt, qu’elle était enceinte. Nous attendions donc notre premier enfant en même temps.
Malgré sa maladie congénitale et ses poumons fragiles, Maurice est un enfant qui déborde d’énergie.
Repos strict
À 13 semaines de grossesse, j’ai eu une hémorragie importante à cause d’un décollement placentaire. J’ai reçu des médicaments et j’ai dû me reposer 1 semaine. Heureusement, le saignement s’est arrêté et tout allait bien pour le bébé. Malheureusement, 6 semaines plus tard, ça a de nouveau mal tourné. J’étais en visite chez ma sœur, qui vit dans le sud de la France, avec ma maman. Après 1 journée à la plage, la poche des eaux s’est rompue. J’étais seulement à 19 semaines, donc bien trop tôt. Nous avons foncé aux urgences, où ils ont confirmé qu’il s’agissait bien de liquide amniotique.
Notre bébé allait bien, mais le risque d’accouchement dans les 72 heures était élevé, alors j’ai dû rester allongée. J’ai passé 1 semaine à l’hôpital et j’ai continué à perdre du liquide amniotique. Heureusement, l’accouchement ne s’est pas déclenché. Maurice continuait à bouger et son rythme cardiaque était stable. J’ai pu rentrer en Belgique en avion et j’ai été suivie à l’hôpital. Nous avons eu de lourdes discussions avec notre gynécologue, car un bébé n’est viable qu’à partir de 24 semaines. Mais, nous ne voulions pas interrompre la grossesse et avons décidé de laisser la nature suivre son cours. Je suis restée alitée chez moi et je me rendais à des contrôles chaque semaine.
Au final, Maurice a passé 101 jours en néonatologie. Et pendant 101 jours, j’ai tiré mon lait 7 fois par jour.
Une maladie rare
Nous nous étions préparés à une mauvaise nouvelle, car nous savions que la situation pouvait mal tourner. Une fois, nous avons couru à l’hôpital, convaincus que j’étais en train d’accoucher. Pendant le trajet, je répétais à mon compagnon: ‘Désolée, je ne peux plus le retenir!’ Heureusement, c’était une fausse alerte.
Puis à 28 semaines, Maurice est né en urgence par césarienne. Il ne pesait que 650 grammes et mesurait 32 centimètres. Ses poumons étaient complètement immatures, et le chemin à parcourir était encore long. Maurice a finalement passé 101 jours en néonatologie. Pendant ces 101 jours, j’ai tiré mon lait 7 fois par jour pour le nourrir via sa sonde gastrique. Quand notre bébé a enfin pu rentrer à la maison, il avait encore besoin d’une sonde et d’oxygène. Il a eu besoin d’oxygène en continu pendant 5 mois, puis encore 3 mois uniquement la nuit.
Aujourd’hui, Maurice a 3 ans et il souffre d’une maladie rare: la dysplasie septo-optique. Cela signifie qu’il n’a pas de cloison entre ses 2 hémisphères cérébraux et que son hypophyse (une glande située au centre du cerveau) est mal développée. Il ne produit donc pas d’hormones thyroïdiennes, pas d’hormones du stress et pas suffisamment d’hormones de croissance. Il doit les prendre quotidiennement et devra continuer toute sa vie. C’est une maladie congénitale, sans lien avec sa prématurité. Ses poumons restent fragiles, mais sinon, Maurice est en parfaite santé et déborde d’énergie!
Je n’ai pu tenir Maurice dans mes bras qu’au bout de 6 jours. À cause de cette ‘distance’, j’avais l’impression de ne pas encore être une vraie maman.
Dépression post-partum
À cause de sa naissance prématurée, la maternité a commencé d’une façon totalement différente de ce que j’avais imaginé. Je n’ai pu tenir mon fils dans mes bras qu’au bout de 6 jours. Il y avait une certaine distance entre nous, ce qui me donnait l’impression de ne pas être une vraie maman.
Pendant les premiers mois, j’ai vécu en mode pilote automatique, uniquement focalisée sur mon bébé. Je ne faisais rien d’autre, et à cause de toutes ces inquiétudes, nous ne pouvions même pas profiter de l’instant. Cela m’a plongée dans une dépression post-partum. Heureusement, j’ai pu compter sur un immense soutien de mon compagnon, et nous avons surmonté cette épreuve ensemble.
Aujourd’hui, je suis si fière de mon fils, c’est un vrai battant. Neal et moi aimerions donner un petit frère ou une petite sœur à Maurice, mais nous savons que ce sera peut-être encore une grossesse à risque. J’espère donc que nous pourrons vivre une grossesse plus paisible et sereine. »
Fierté de future maman
« En vacances en France, fière de mon ventre rond. »
Derniers jours avant l’accouchement
« Une des dernières photos avec mon ventre à l’hôpital. »
Bienvenue, Maurice!
« La première photo de notre fils. »
Premières gouttes de lait maternel
« Après la césarienne, j’ai immédiatement commencé à tirer mon lait pour stimuler ma lactation. Voici Neal, fier, tenant les premières seringues avec mon lait. »
Sortie de couveuse
« Après presque 2 mois en couveuse, il a enfin pu être installé dans un lit chauffé ouvert. Une énorme étape pour nous, ses parents! »
Faire-part de naissance
« J’ai conçu moi-même le faire-part de naissance. Nous avons choisi un petit dinosaure, car il grandira pour devenir un être fort. Aujourd’hui, Maurice adore les dinosaures! »
Un enfant joyeux
« Maurice est vraiment un petit garçon heureux et plein d’énergie! »
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